L'objet

Fin janvier 2008, Abderrazak El Albani, sédimentologue au laboratoire Hydrasa du CNRS et de l’université de Poitiers arrive au Gabon pour étudier des formations géologiques de 2,1 milliards d’années (paleoprotérozoïque) dans le bassin de Franceville. Le deuxième jour de travail, le professeur et son équipe découvrent d’énigmatiques empreintes, de dimensions importantes, incrustées dans la roche qui évoquent les macro-organismes pluricellulaires d’Ediacara en Australie datés d’environ 575 Ma. Or, ces traces proviennent de terrains âgés de 1,5 milliards plus anciens.

 

Les fossiles gabonais proviennent du cœur du bassin de Franceville, dans le sud-est du pays. Riche en manganèse et en uranium, ce site est exploité depuis les années 70. Les échantillons proviennent de l’étage nommé francevillien affleurant sur 35000 km2 et qui peut atteindre une épaisseur de 2000 m. Le francevillien est constitué de cinq formations sédimentaires peu métamorphisées et peu déformées. Plus de 250 échantillons pyritisés emballés dans leur matrice sédimentaire ont été collectés in situ dans au moins 18 horizons minces appartenant à la série des lithofaciès des schistes noirs. Cette préservation hors du commun s‘explique notamment par la présence d’une ceinture de roches plus anciennes et très solides entourant le bassin de Franceville.

Les spécimens ont des formes allongées avec parfois des digitations, leur longueur et leur largeur vont respectivement de 7 à 120 mm et de 5 à 70 mm, et leur épaisseur de 1 à 10 mm. La présence de ces fossiles peut être estimée jusqu’à 40 spécimens par m2.

 

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