Eléments d'interprétation
Premièrement, les dimensions importantes des échantillons (longueur : de 7 à 120 mm ; largeur : de 5 à 70 mm ; épaisseur : de 1 à 10 mm) sont à première vue peu compatibles avec un mode vie unicellulaire. Les spécimens présentent également une diversité de formes très organisées, dont certaines présentent une symétrie radiale quasi parfaite.
Deuxièmement, l’origine biologique des spécimens est déterminée par la mesure des proportions des différents isotopes du soufre des cristaux de pyrite qui constituent les fossiles. Les processus biologiques et minéraux modifient en effet différemment les équilibres entre les isotopes de plusieurs éléments chimiques. L’analyse du contenu chimique par spectrométrie de masse montre que la majorité de la pyrite a été formée lors de la décomposition de matière organique à un stade précoce de la formation de la roche. La composition en carbone est également dosée par spectrométrie de masse. Les fossiles sont moins riches en carbone 13 que le sédiment qui les entoure. Cette différence est caractéristique d’un mécanisme de conversion d’énergie de nature biologique. Enfin, les structures sédimentaires dont proviennent les fossiles contiennent des stéranes, composés issus de la dégradation de molécules membranaires des organismes eucaryotes.
Enfin, l’apport de la microtomographie à rayons X va permettre de distinguer des différences de structure au sein des échantillons. Les milliers de radiographies obtenues et traitées par l’outil informatique ont reconstitué la structure externe et interne des échantillons sous forme d’images en trois dimensions avec une résolution de 5 à 15 micromètres. Les images obtenues révèlent une quinzaine de conformations différentes perfectionnées, généralement composées d’une partie centrale de grande taille, plus dense, et d'une fabrique radiale en bordure, plus ou moins courbée et étendue, évoquant une collerette indentée. Ces morphostructures de dimensions et de formes variées s’expliquent par une croissance coordonnée propre aux macro-organismes dotés de plusieurs cellules capables de communiquer entre elles. Elles témoignent également d’une certaine flexibilité propre aux corps mous et gélatineux.
Ces différentes études ont permis de valider le caractère pluricellulaire des fossiles gabonais qui reculent ainsi à 2,1 milliards d’années l’existence d’une vie complexe.
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