Gneiss (LPA) et sable de Kribi observés à la même échelle
Les plus gros grains du sable font un peu moins de 2 mm.
Roches comparées | Gneiss | Sable | |
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Aspect des cristaux / grains | Nombreux grains à forme cristalline plus ou moins typique, géométrique (ferro-magnésien, feldspaths et sillimanite) mais altérés à leur périphérie Grains de quartz de formes quelconques (quartz xénomorphe), plus ou moins anguleux |
Pour la plupart, les grains sont émoussés - luisants |
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Taille des cristaux / grains | > 1 mm | non |
oui |
0,5 < < 1 mm | non |
oui |
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< 0,5 mm | oui |
oui |
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Composition minéralogique approximative | Quartz |
Quartz |
Il nous semble que ce sable est le résultat d'un mélange de sables marins et fluviatiles (voir profils granulométriques) et de résidus d'érosion locale. En effet, plusieurs arguments plaident en faveur de cette origine multiple :
Le sable de Kribi pourrait être issu d'au moins deux sources différentes :
- une locale (autochtone), par érosion du gneiss en place qui alimenterait le sable en quartz, feldspaths et ferromagnésiens, mais uniquement pour ses fractions les plus fines (classes 4 et 5)
- une régionale (allochtone), par l'intermédiaire des cours d'eau voisins (Lobé et Kienke) qui rejettent régulièrement des quantités de sédiments dans l'océan, des courants côtiers et des marées, qui constiturait l'apport essentiel en grains, gros et moyens (classes 2 et 3), de toutes les compositions, ainsi qu'en fraction fine (classes 4 et 5), au moins pour la magnétite. Tous ces grains venant d'ailleurs, transportés par les cours d'eau locaux dans un premier temps, seraient ensuite longuement remaniés par les courants côtiers, les flux et reflux, ce qui diminuerait leur taille et leur confèrerait l'aspect émoussé - luisant observé.
Conclusion :
A la question "cette roche peut-elle générer ce sable ?", la réponse est non.
Le gneiss local peut, au mieux, apporter quelques éléments des fractions fines (quartz, feldspaths, ferromagnésien).
L'essentiel du sable (grains de taille supérieure à 0,5 mm, fraction fine à magnétite, ...) provient forcément d'ailleurs, c'est-à-dire de l'érosion des reliefs voisins (granites et granodiorites, divers gneiss, quartzites, notamment à magnétite, etc.) qui alimente les cours d'eau en sédiments assez grossiers. Ces derniers, après un long transport et un brassage important dans l'océan, s'émoussent et sont lustrés par les mouvements de l'eau (profil granulométrique intermédiaire marin-fluviatile). Ils terminent provisoirement leur trajet sur la plage, près des gneiss locaux.