Jeunes géoscientistes à l'école du terrain


Gneiss (LPA) et sable de Kribi observés à la même échelle
Les plus gros grains du sable font un peu moins de 2 mm.

 

Roches comparées Gneiss Sable
Aspect des cristaux / grains

Nombreux grains à forme cristalline plus ou moins typique, géométrique (ferro-magnésien, feldspaths et sillimanite) mais altérés à leur périphérie

Grains de quartz de formes quelconques (quartz xénomorphe), plus ou moins anguleux

Pour la plupart, les grains sont émoussés - luisants
Faible proportion de grains non usés

Taille des cristaux / grains > 1 mm

non

oui

0,5 < < 1 mm

non

oui

< 0,5 mm

oui

oui

Composition minéralogique approximative

Quartz
Feldspaths
Ferromagnésiens
(Pyroxènes, amphiboles, biotites)
Sillimanite

Quartz
Feldspaths
Ferromagnésiens
(Pyroxènes, amphiboles, biotites, grenats)
Magnétite


Il nous semble que ce sable est le résultat d'un mélange de sables marins et fluviatiles (voir profils granulométriques) et de résidus d'érosion locale. En effet, plusieurs arguments plaident en faveur de cette origine multiple :

Le sable de Kribi pourrait être issu d'au moins deux sources différentes :

Conclusion :

A la question "cette roche peut-elle générer ce sable ?", la réponse est non.

Le gneiss local peut, au mieux, apporter quelques éléments des fractions fines (quartz, feldspaths, ferromagnésien).

L'essentiel du sable (grains de taille supérieure à 0,5 mm, fraction fine à magnétite, ...) provient forcément d'ailleurs, c'est-à-dire de l'érosion des reliefs voisins (granites et granodiorites, divers gneiss, quartzites, notamment à magnétite, etc.) qui alimente les cours d'eau en sédiments assez grossiers. Ces derniers, après un long transport et un brassage important dans l'océan, s'émoussent et sont lustrés par les mouvements de l'eau (profil granulométrique intermédiaire marin-fluviatile). Ils terminent provisoirement leur trajet sur la plage, près des gneiss locaux.